Douce plume acariâtre

 

     Idée déposée en registre de propriété intellectuelle               

                                  Le lit de la térature.

          Comment? La térature n'existe pas ? Et qui peut se permettre de dire que je ne l'ai pas inventée? Si vous n'aimez pas commencer par les questions, ôtez-vous de mon cheminement tératurien.

        L'individu bizarre autant qu'étrange qui écrit cette prose sans prétention littéraire, a passé  (du bon temps où il existait), le Certificat d'Études Primaires. Pas de mentions qualificatives mais un succès qui à l'époque était déjà considérable. Et oui…j'ai réussi! Un bel échelon gravit pour entrer dans l'administration !

       Pour preuve l'Armée a bien voulu de moi plus tard et m'a élevé au grade de sergent avant de me foutre à la porte. Je m'étais engagé, et au bout de quatre années, nous avons respectivement admis une incompatibilité trop flagrante pour un plus long partenariat. Ce n'est pas au sein de cette institution surnommée à juste titre "La grande muette" que la vocation tératurienne  s'est emparée de mon corps, s'est accaparée de mon âme. Il m'a fallut attendre pour cela d'avoir franchi le cap de la cinquantaine et demie.

       Un souvenir m'assaille, celui d'une prof de dessin au demeurant charmante physiquement mais qui s'obstinait à me faire croquer autre chose que des fruits défendus. Mauvais points, mauvaises notes pour celui qui plus tard allait vivre fort bien de sa peinture. Sans être célèbre, ses huiles, aquarelles et acryliques se sont distribuées sur tous les continents. Mon enseignante n'a jamais vendu une croute !

      J'ai succombé à une autre passion que l'art en couleur en me plongeant dans l'art des beaux mots, des belles phrases.  Et moi pauvre petit minus, ai pensé entrer dans le monde de la littérature.

       Vas-t-en, vermine! Avec tes quatre fautes trois quarts à ta dictée du "certif", tu oses? Un minuscule accent de plus au mauvais endroit et tu étais recalé, reclus au rang des ignares, des vauriens, des bons à rien des moins que rien. L'Armée a confirmé que de moi on ne pouvait rien tirer. M'en fous…rien à cirer!

       Alors messieurs du bien écrire, messieurs du savoir conjugationnel, syntaxétisque, grammatiquationnel et orthographique (tiens, celui-là existe déjà), je m'invente mon monde à moi. Tournure qui vous épouvante pour faire partie de la famille des inadmissibles répétitions de redondances tautologiques. Si ma forme d'écrire vous choque c'est donc que le contenant d'un texte vous paraît plus important que le contenu. Mieux vaut Mein Kampf  en bon style et sans faute qu'une Déclaration d'Amour Universelle qui, pour une virgule mal située, sera invalidée par les normes agagadémiciennes.

       Messieurs du bien écrire, si vous n'en voulez pas, je la remets dans ma culotte…j'invente la TERATURE. Et je me coule avec délectation en son lit.

           Vous voyez comme c'est facile!

      A partir d'aujourd'hui personne ne m'empêchera de me baigner dans les eaux que j'ai choisies. Pour l'hypocrisie qui règne en maitresse  sur notre monde…je réserve une grande piscine de vitriol. Pas méchant, je vous ajouterai un zeste de citron pour améliorer son gout.

                    

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