Texte déposé en registre de propriété intellectuelle.
LE PREMIER PAS.
C'est un grand jour. Celui dont rêvent tous les petits nenfants de la tribu des Tudeviendragrans. Le jour du premier pas réel pour que le passage soit franchi entre l'insouciance et la responsabilité, du point de vue de la loi. Celle implacable que tous se doivent d'appliquer au pied de la lettre. Et à la virgule près.
Le jour de la majorité est arrivé.
Filles comme garçons ont une obligation en ce moment historique de leur vie, celle de perdre leur virginité. Les copines d'Yposulfure Coton-Flanelle, celles ayant passé cette épreuve, ont toutes sans exception, raconté qu'à part la légère douleur du premier instant, la machine donnait par la suite un plaisir insoupçonnable auparavant. Certaines, malgré les conseils familiaux, racontent de forme parfois grivoise des sensations données par la machine. Sensations vibratoires de tout le corps, qui les ont portées en des nues d'une impressionnante altitude.
La "petite" qui d'ici très peu de temps ne méritera plus cet adjectif infantil, d'autant plus que tous ceux de sa famille sont remarquables par leur haute stature, arrive à l'âge où l'on devient des Zadultes. Cent un ans et toutes les dents. Enfin elle pourra ôter son tutu rose aux bords de fil de fer barbelés anti-masturbation. Douze éternités un quart que les Grands-Prêtres de l'obligatoire religion en interdisaient la pratique sans succès, avant qu'ils ne trouvent enfin cette singulière forme d'empêchement. Dépucelée sans risque d'y laisser une seule plume ou de devoir trouver un, voir plusieurs Polichinelles dans un tiroir en arrivant à la maison.
Le Gouffre du Premier Pas, ainsi se nomme la machine. Pour être attirant, ce tunnel qui s'enfonce en terre et qui conduit à d'innombrables ramifications de délices, exhale une odeur exquise. Mélange subtile et sublime de fleur de crème de mousse de yaourt à la banane (celle qui mène les femelles tudeviendragrans vers la dévergondation), avec des sardines chantilly fraiches et crues parfumées à la cannelle. Effluves olfactives irrésistibles qui font ouvrir la bouche pour de prometteuses dégustations.
Tout afin que l'élue signe le contrat en bas de chaque page, avant de faire l'obligatoire, le fameux, le sacré, et certains osent rajouter le fatal premier pas.
A l'exception de quelques gros bonnets haut-placés, personne ne sait, surtout pas les ex-pucelles qui y sont passées, qu'une injection d'on ne soupçonne pas quel produit réduit la nouvelle initiée à un état de dépendance. Plus encore mais bien visible, le fait de perdre, plutôt de déchirer un brin de peau intime et intérieur, va faire également disparaître l'innocence. De dures épreuves vont en résulter.
Avec l'aide de l'internationalement connue pointe Bic-caramel-esquimau-chocolat encre noire, une Yposulfure rougissante de confusion autant que de con en fusion signe la paperasse nécessaire à son entrée dans le domaine qu'elle attendait impatiemment, celui des Zadultes.
Le gouffre lui parle:
-Allez, viens ma belle, toutes le femelles y sont passées avant toi!
Un peu tremblante, le traditionnel bouquet de violette à la main elle laisse le préposé couper à la cisaille le bord de son tutu puis ôter délicatement les barbelés. Alors qu'elle se dépouille de tout ce qui reste, haut comme bas, la trappe magique s'ouvre et un toboggan d'acier inoxydable poli tel un miroir apparaît. La même voix tentatrice rappelle en ne variant que d'un mot.
-Allez, viens ma belle, toutes les femmes y sont passées avant toi!
L'odeur est plus forte soudainement, appât olfactif qui fait oublier le peu de peur pouvant subsister, le premier pas est posé…Sans aile la chute devient pourtant un envol, grisant, vertigineux, tournoyant. Son corps qu'on lui a interdit de découvrir avant ce jour initiatique est caressé de toutes parts. Enfin immobile, la très bientôt initiée se retrouve assise, jambes largement écartées et "IL" monte. Lentement, comme hésitant, se retire avant d'avoir même effleuré et revient encore et encore pendant que deux doigts invisibles actionnent l'unique petit bouton de réglage.
La source est si abondante que tous les chevaux du Roy pourraient s'y désaltérer quand enfin "IL" pénètre. Millimètre par millimètre, tout doucement, si doucement que la douleur disparaît en pays inconnu.
Devant des yeux qui pênent, pardon peinent à rester ouverts, des témoins lumineux apparaissent. SUFFISANT et DAVANTAGE, une voix douce propose en précisant
-Appuyez sur l'option que vous avez choisie!
Yposulfure, hagarde, dans une position si confortable qu'elle ne saurait la quitter précipitamment, presse d'un index ferme et convaincu le témoin DAVANTAGE, et plus encore…Elle maintient son doigt plaqué sur l'indicateur de volonté.
Pénétrée au plus profond de son intimité, c'est elle à présent qui s'emploie à monter et se laisse retomber tel un yoyo vivant sur le merveilleux ustensile. Combien de fois ? Oufff, et plus encore! Des vibrations la parcourent puis remontent le long de toute sa colonne vertébrale, atteignent son cerveau qui entre en ébullition.
TUTTUT…TUT…TUT…TUT…TUT …TUT
INSERE COIN
- Mais diable, comment puis-je payer si je suis ici complètement à plume ? Elle est dingue cette machine!
TUT…TUT…TUT
TEMPS MAXIMUN AUTORISE. DEPASSE
ATTENTION A L'EXPULSION
TUT…TUT…TUT
"IL" se retire sans ménagement et, ne prononçant aucun mot d'excuse, retourne dans sa culotte. Une trappe s'ouvre et la toute récente initiée encore ruisselante se retrouve expulsée en plein air et à la vue des Tudeviendragrans invités pour la cérémonie. Ils applaudissent à tout rompre maintenant la nouvelle Zadulte. Des âmes généreuses lui tendent de beaux vêtements et alors qu'elle part vers sa destiné de désormais responsable, le préposé au Gouffre l'interpelle.
-Hé, ho, par ici s'il vous plait! Cent vingt Fifrelins!
-Hein! Quoi! Obligatoire mais payant ?
-D'une forme ou d'une autre vous venez d'apprendre que pour prendre son pied, il y a toujours quelque chose à payer. Voici votre sac que vous m'aviez laissé à l'entrée. Vous avez la carte de crédit que la loi désormais vous somme de porter constamment avec vous, où que vous alliez. C'est moi qui l'y ai glissée en présence d'un banquier de service! Allez, cent vingt Fifrelins! Cent pour la machine et vingt pour le dépassement de temps.
Vous avez grande chance que le comité de la ligue féministe ait installé un système d'expulsion, sinon vous seriez ruinée dés la sortie ma grande.
-C'est marqué où, tout ce que vous me racontez?
-Regardez les petites lettres du contrat que vous avez signé avant d'entrer!
-Vous n'auriez pas une loupe?
-Si bien sûr. Tenez!
Et en effet, de microscopiques caractères indiquent que patati patata…Le préposé en question a raison. Alors, contente malgré tout de ne plus être appelée petite, celle qui désormais va vivre dans un autre monde s'acquitte de sa première facture. Il y en aura des milliers d'autres bientôt. Dont une très inattendue...
-Hé, ho, s'il vous plait! Cinq Fifrelins!
-Quoi encore?
-La location de la loupe!
Bien venue ma très chère Yposulfure Coton-Flanelle dans la merveilleuse, la fantastique et difficilement évitable société des Cons Tribuables à merci
Une première fois. Une excellente mise dans le bain d'un monde où la Liberté, l'Égalité et la Con Fraternité n'existent que sur le papier. C Q F D.
Si vous voulez connaitre le déroulement de la cérémonie pour l'élément masculin des Tudeviendragrans....
….Amenez les Fifrelins ! ! !
Ajouter un commentaire