Ces lettres furent écrites par un familier très proche vivant en hermitage et s'adressant à un de ses amis. Un clown nommé Sidulé
Lettres à Sidulé le clown.
Tataouine 10 Aout 2008.
Mon cher Sidulé,
Avec un peu de chance ces quelques mots franchiront la barrière de la censure des monstres sangsues du petit peuple.
Ma fuite dans le désert est due à mon incompréhension ; alors ici je peux crier, hurler, comme d’habitude personne ne m’écoutera, cela ne servira toujours à rien mais au moins je n’emmerderai pas les voisins.
Lassé qu’il n’y ait plus de rond point, tous remplacés peu à peu par des ilots directionnels végétalisés. Fatigué de demander ne serait-ce que stricte nécessaire pour tout un chacun à des politiciens sourds devenus aujourd’hui des irresponsables malentendants. Exaspéré de devoir aider des aveugles pour traverser une rue sachant qu’ils ne sont plus que des non-voyants. Humilié de voir des hommes et des femmes handicapés se débattre dans des structures totalement inadaptées et laissés au simple rang de personnes à mobilité réduite.
Furieux de devoir subir les inepties d’un tas de grands Kongs désormais baptisés Enarques, pardon enlevons la majuscule, ils ne la valent pas, énarques. Ces prétentieux là ne sont que des déshumaniseurs.
La rage de voir qu’un nabot à la volonté impératrice d’autrefois (ou à celle d’un führer plus récemment chez nos proches voisins de l’Est) est de nos jours remplacé par un homme de petite taille aux hautes talonnettes ; et… qu’il montre un désir si peu dissimulé de retenter ces tristes expériences.
Il faut hélas que nous nous quittions, les grains de sable qui m’entourent en abondance lisent mes pensées et paraissent vouloir se battre entre eux. Ils veulent sans doute revendiquer le droit d’être aussi idiots que les hommes.
Bien à toi Sidulé et à ta grande famille de fous. Tous ces poètes, chanteurs, musiciens, peintres, sculpteurs et autres artistes pourraient s’échapper comme moi. Mais quelle tristesse si vous laissiez les bougres à leur pôôvre sort.
Restez, s’il vous plait, le monde ne tournerait plus rond sans vous.
Henri Lane.
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Tataouine 12 Aout 2008.
Mon cher Sidulé,
Parfois le sable glisse et la dune se transforme, le bruit en ce faisant est étrange. Les habitants du désert racontent que se sont les voix des revenants.
C’est faux, ce n’est que mécanique, tout comme s’écroulent les fabuleux entassements artificiels des spéculateurs. Là aussi l’instabilité plane sur d’épaisses couches de cupidité, quand cela craque, l’on entend réellement des voix de revenants.
Celles des millions d’ouvriers balancés comme des déchets puis celles des autres millions d’hommes transformés en chair à canons afin qu’après les destructions, des ignobles profiteurs puissent recommencer la spéculation.
Perdu dans mon désert, je n’ai plus que la péniche de dix huit heures me parachutant un paquet de journaux pour avoir des nouvelles de ce bas monde. On peut y lire que la crise serre de ses doigts griffus les cous des pôôvres bougres.
Bien à toi Sidulé et continue avec tes amis poètes, chanteurs, musiciens, peintres, sculpteurs et autres artistes de secourir par vos drôleries les étranglés. Restez tous à vos postes, le monde serait si triste sans vous.
HENRI LANE
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Tataouine 14 Aout 2008
Mon cher Sidulé,
Décidemment, il faudrait se plaindre à la compagnie des péniches de transport aérien. Non seulement leur irrégularité dans les horaires va bientôt être aussi légendaire que celle de la SNCF, mais elle refuse de me parachuter d’autres nouvelles que des Jeux.
Encore et toujours l’olympique olympiade, sans aucun doute la trêve sur les autres fronts doit être générale. On n’écrase plus au Tibet. On n’isole plus par un nouveau mur de la honte en Palestine. Sans doute plus aucune exactions en Tchétchénie et l’on a finit de guerroyer sur les terres aurifères, pétrolifères, diamantifères, cacaotières, minières et fromagères.
De toute façon, ON est un con, mes écrits ne resteront que du vent. Mais tout n’est pas perdu, les grains de sable qui m’entourent s’approchent toujours d’avantage pour m’écouter (souviens toi qu’ils lisent dans mes pensées). Ils sont tellement curieux que déjà ils atteignent mes genoux. Ne pas bouger afin de ne pas les effrayer.
Bien à toi ami Sidulé, bonjour de ma part aux poètes, chanteurs, musiciens, sculpteurs et à tous les autres artistes fous qui t’entourent. Fasse qu’eux au moins se passent de louer les vertus des sports certes un peu Zolympiques mais surtout dissimulateurs de réalité.
HENRI LANE
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Tataouine 21 Aout 2008
Mon cher Sidulé
Le ravitaillement laisse de plus en plus à désirer ; c’est un paquet de vieux journaux que la péniche toujours en retard m’a lancé sans même le parachute. C’est dommage, la belle couleur dorée de sa toile me plaisait bien.
Par hasard les chiffres record d’un marathon télévisé pour récolter des fonds me sont apparus sur une première page. Les sommes seraient soi-disant destinées à la lutte contre une grave maladie dégénérescente.
Plus loin, à la rubrique « Flotte de Guerre » ; quel étonnement qui est le mien à découvrir sur la page douze ce que coute un de ces redoutable machin nucléaire. Il nage sous et entre deux eaux et de plus transporte des bombettes destinées à faire éternuer l’humanité. Avec un seul bidule de ce genre l’on peut construire vingt cinq hôpitaux pour les malades. Avec le prix annuel de maintenance du matériel et la soldes des hommes embarqués, il y aurait largement de quoi payer tous les médecins et les infirmières nécessaires.
Avant un prochain sabordement dans la rade de Toulon les politiciens devraient peut-être s’occuper de la santé des pôôvres bougres. Ils laisseraient le soin à la télé, (appareil sans aucune autre vision que de réduire la capacité cérébrale), d’organiser un marathon pour l’achat des sous marins et de la poudre à éternuer l’éternité qu’ils transporteraient.
Les grains de sable accourent de tous les horizons pour écouter mes pensées avant que le vent ne les emporte vers un lointain nulle part.
Bien à toi Sidulé, pour une fois ne transmet pas mon salut aux fous qui t’entourent. Ces poètes, chanteurs, musiciens, peintres et autres artistes sont fort décevants en prêtant leurs talents à de telles mascarades. Qu’ils se cantonnent donc à soulager les peines des bougres, ces derniers en ont fort besoin pour ne pas tomber tous malades.
HENRI LANE
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Tataouine le 23 Aout 2008
Mon cher Sidulé,
Confirmation : mes cris dans le désert ne sont pas tout à faits vains. Certes ils ne font pas avancer le Schmilblick, jamais ils n’amèneront au pouvoir un seul politicien sans des promesses mensongères, pas plus qu’ils n’empêcheront les religieux de tous bords de s’approprier nos âmes. Il faut craindre que ces trois désirs pourtant naturels soient étouffés pour l’éternité.
Par contre, ça fait du bien par où ca passe. Mes cris me libèrent de mes démons intérieurs d’écorché vif. Ils ne portent pas assez loin pour faire prendre conscience aux hommes décidemment vraiment sourds que l’espèce dont ils font partie, n’a guère plus d’importance dans l’univers que les grains de sable qui m’entourent.
Un fou rire m’a pris un jour en l’un des lieux les moins adaptés pour cette manifestation humaine incontrôlable : un cimetière où le fils d’un ami, beaucoup trop tôt parti, allait se reposer en attendant la fin des temps. Une tombe pompeuse avoisinante ne portait pas les habituelles inscriptions mais les simples mots gravés en gros caractères :
PROPRIETE DE MARCEL DUPON.
Un tas de chair en putréfation fier de sa dernière demeure. Egoïste idiot pensant encore posséder quelque chose. Encore un des braves qui n’a pas compris que la terre ne nous appartenait pas mais bien l’inverse. Lui non plus n’a jamais eu plus d’importance que les grains de sable qui l’entourent, probablement y compris du temps de son vivant.
De mon coté, une dune semble s’approcher inéluctablement ; elle aussi veut profiter toute entière de mon modeste émetteur cérébral qui clame contre le vent la folie des hommes. Mes cuisses sont déjà presque immobilisées.
La péniche de ravitaillement ne s’est pas même donné la peine de me survoler hier après-midi, bof, ce n’est pas grave, il me reste de bons souvenirs à hurler aux quatre points cardinaux.
Bien à toi ami Sidulé et à tous les fous qui meublent ta vie. Il me vient cependant un doute. Tous ces poètes, chanteurs, musiciens, peintres, sculpteurs et autres artistes…..leurs fanfaronnades ne seraient elles pas mises en place par de hautes sphères, masquant ainsi leurs perpétuels méfaits ? Ne pensons pas à une telle abomination, distraire et faire rire les pôôvres bougres reste une œuvre nécessaire, sinon… quelle tristesse.
HENRI LANE
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Tataouine le 25 Aout 2008
Mon cher Sidulé,
Un type en moto tout terrain de grosse cylindrée, passant en trombe à coté de mon Hermitage, m’a jeté avec beaucoup d’adresse un pli urgent et recommandé. Les livreurs font mal leur boulot cette année, il ne m’a pas fait signer le reçu.
Vu le casque qu’il portait, une tiare en or massif de quatre étages de hauteur, sertie de diamants rubis et émeraudes (pierres dont la plus petite procurerait trois ans de stock de nourriture aux Restaus du Cœur) cela doit etre un émissaire du Pape.
Probablement que le brave ex jeunesses nazies me sollicite une audience. Sans doute va-t-il m’expliquer qu’à l’époque il était trop jeune et malléable, que son cerveau innocent, incapable de comprendre, a été de force bourré d’une doctrine assassine. Et c’est certainement vrai. Mais avant qu’il ne me visite, que pense-t-il des cerveaux des millions de petits n’enfants catéchisés sans leur consentement de part le monde ? La matière grise dont ils sont constitués doit énormément les différencier de celle d’un petit Allemands des années 30.
En plus du bourrage de crane, l’église d’aujourd’hui bourre, hélas, d’autres orifices.. Il est évident que l’autocastration ne favorise pas une saine sexualité.
- Dieu, nécessité inventée par l’homme, pardonne à l’ex jeune hitlérien, grabataire au pouvoir désormais, car il ne sait toujours pas ce qu’il fait.
Les grains de sable que la grosse moto a déplacés ne sont pas contents, il va leur falloir attendre le vent pour de nouveau s’approcher de moi et mieux écouter mes sornettes délirantes.
Bien à toi Sidulé mon ami, salut à tous les fous qui t’entourent, ces poètes, chanteurs, musiciens, peintres, sculpteurs et autres artistes qui aident parfois à digérer les pilules amères dont on gave de force les pôôvres bougres.
HENRI LANE
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Tataouine le 26 Aout 2008
Mon cher Sidulé,
La grosse moto de ma dernière lettre était bien conduite par une estafette du Saint Siège où pose son modeste cul, le représentant de Dieu-lui-même sur terre. Ce summum du GRAND EGO dont le papier toilette déroule à lui tout seul tous les péchés capitaux.
Quel orgueil que d’être Pape ! Complots et magouilles pour arriver au sommet ont enfin porté leurs fruits.
Que de mensonges pour distiller la peur qui nourrira les représentants divins.
Que de crimes heureusement suivis d’un signe de croix.
Que de paresse si l’on exclue quelques prêtres ouvriers.
Arrêtons l’homélie, le texte couvrirait la production mondiale de papier d’une année entière et il nous faut faire des économies pour éviter la déforestation. Bref donc, la missive Pontificale m’avertit qu’à défaut d’arrêter mes cris dans le désert, une excommunion serait prononcée.
Encore une tentative de provocation de peur. Avec le bâton la carotte est toujours présente, en cas de soumission, il me sera envoyé une photo dédicacée de Saint Ignace de L’Aïoli. Comme l’homme en question, aussi de La Question, fut fondateur de la très Sainte Inquisition, adorateur du méchoui humain torturé, il me parait sage de choisir l’excommunion.
Ami Sidulé, les églises, hélas pas toutes, se sont adaptées au modernisme. Elles ne sont plus aussi monstrueuses ; mais il ne faut pas baisser la garde, la nostalgie d’un passé avec tous les pouvoirs reste présente. A la moindre opportunité la bête reprend du service
Bien à toi, reste vigilant ainsi que tous les fous qui t’entourent, les poètes, chanteurs, musiciens, peintres, sculpteurs et autres artistes car pour les pôôvres bougres, de subir pareilles abominations aurait été impossible sans vous pour les adoucir..
HENRI LANE
PS Il me semble parfois entendre des voix derrière la crête de la dune qui se rapproche. Le sable monte.
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Tataouine le 2 Septembre 2008
Mon cher Sidulé,
Après plusieurs jours consécutifs sans ravitaillement, mots croisés et sodokus se sont taris. Il ne me reste que les prédictions des astro pas logues du tout pour alimenter mes vielles méninges. Tu avoueras que c’est là une nourriture malsaine et difficile à digérer.
Extraordinaires ces possibilités charlatanesques de prédire l’avenir. Crois-tu que dans mon cas si particulier, celui d’un homme ayant perdu la mémoire, en fournissant à madame Soleil ma carte d’identité elle pourra me dire qui j’ai été, ce que j’ai vécu pendant pratiquement soixante deux ans ? Aucun ne doute puisque sur ce document (véridique lui au moins) sont mentionnés la date et le lieu de ma venue dans ce monde merveilleux.
Quel grand bonheur que de pouvoir se retrouver. Mais…si la dame en question se trompait ? Bigre, l’Hermite d’aujourd’hui ne serait plus le moi d’hier. Ce serait très embêtant.
En y pensant d’un peu plus près, la base de notre calendrier a pour origine la naissance d’un homme ayant vécut il y a deux mille ans, mais on ne possède aucune date, aucun jour, aucun mois et même aucune année de l’évènement en question.
Une date de naissance en fonction de quoi ?
Votre nom forme un numéro pour les logues du même nom. D+U+P+O+N+T=7. Attention citoyen, si le scribe qui enregistre votre arrivée parmi les vivants se trompe, vous devenez un 6….. plus rien à voir, la petite erreur vous coutera une personnalité toute différente. Quant aux enfants abandonnés, il faudrait les étudier pendant vingt ans au moins avant de leur donner un nom. Des fois que leurs respectifs numéros sans logue les influencent défavorablement.
Mon astronumérologie me donne un âne comme signe zodiafécal et ma tendance est de refuser de brouter n’importe quelle herbe ; pas si bête le bourricot. En tous cas il y a des coups de sabots aux culs qui se perdent. Si quelques uns se risquent à vouloir faire du saucisson avec moi, ils s’y casseront probablement les dents.
Le sable monte anormalement vite ; bien à toi ami Sidulé et aux fous qui t’entourent. Vous poètes, chanteurs, musiciens, peintres, sculpteurs et autres artistes, divertissez les astres avant qu’ils ne pleurent sur la bêtise des pôôvres bougres.
HENRI LANE
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Tataouine le 5 Septembre 2008
Mon cher Sidulé,
Ils sont là, ils ont failli avoir la peau du vieil Hermite du désert. L’innocent qui pensait que ses cris étaient inconséquents. Comme disait la chanson de Guy Béart, cet homme a dit la vérité, il doit etre exécuté.
Les murmures puis les voix, parfois les rires derrière la dune qui m’ensevelit peu à peu, n’étaient pas dus au seul fruit de mon imagination.
Mes cris au milieu du sable servent à quelque chose, la preuve, ils dérangent au point de m’envoyer des assassins. Un militaire déguisé en civil, un espion vêtu de soldat pour mieux dissimuler, enfin un curé transformé en moine pour mieux tromper poussaient tous trois la crête de la dune. Encouragés par le sous secrétaire d’un adjoint du concierge du bloc d’HLM où vit probablement un puissant ministre, ils allaient bientôt m’enfouir.
Quelle tristesse, moi qui croyais que ces fines particules dues à l’érosion venaient pour m’écouter, qui m’imaginais qu’elles pouvaient lire mes pensées.
Apparemment les tueurs n’ont pas encore détecté le chameau voyageur qui te fait parvenir mes missives. Chaque fois qu’il s’envole, il ne faut plus craindre une collision avec la péniche de ravitaillement. Son couloir a du être modifié, elle doit avoir mon espace aérien interdit.
S’il m’arrivait quelque chose, mon ami Sidulé, que toi et les fous qui t’entourent, ces poètes, chanteurs, musiciens, peintres, sculpteurs et autres artistes repreniez tous en cœur la chanson de Guy Béart, cela ne me ressuscitera pas mais distraira au moins les pôôvres bougres.
Bien à vous tous.
HENRI LANE
P.S. Il me parait décent de changer d’Hermitage, à moins que les méchants démasqués ne se retirent.
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Tataouine le 6 Septembre 2008
Mon cher Sidulé,
Les assassins démasqués ont quitté mon Hermitage, malheureusement d’autres pourront revenir un jour. Surtout si le chameau voyageur continue son merveilleux travail de passer les lignes ennemies, celles de la bêtise humaine presque infranchissable.
Relisant mes éternels vieux journaux, les nouvelles des hommes sont ennuyantes à force d’être semblables.
Ils veulent tous être indépendants. Ils ont raison. Que s’imaginent donc les habitants d’une région qui aspire à devenir un état ? Pensent –ils qu’ils payeront ainsi moins d’impôts ? Non, par contre ceux qui les poussent à l’indépendance (les plus opulents) s’enrichiront davantage encore car ils deviendront les principaux récolteurs de fonds.
La Pétaouchnie, région favorisée du grand pays Labaouchnie, désire sa liberté car elle ne veut plus maintenir les plus démunis, soit par le climat soit par le sous sol soit par…ELLE VEUT GARDER SES SOUS.
Qu’elle soit donc indépendante !
Dans vingt ans, les Pétaouchnocs du nord, depuis toujours supérieurs à ceux du sud, (c’est bien connu), vont brandir des drapeaux indépendantistes : stop, ne plus payer pour les autres.
Qu’ils soient donc libres !
La grande ville de l’Est est beaucoup plus industrialisée que celle de l’Ouest ; cinq ans plus tard elle veut logiquement s’émanciper.
Vive l’indépendance ! Accordée !
Les hauts quartiers sont d’un autre monde, avec un autre langage plus châtié, moins populaire, démarcation, séparation. ACORDEE.
Puis les rues et enfin pour finir l’absurde jeu, une belle frontière sera tracée entre les numéros pairs et impairs.
Au moment où il faudrait aux hommes supprimer ces lignes imaginaires qui les séparent, certains, toujours par intérêt personnel veulent en créer davantage.
Amitié à tous ceux qui t’entourent Sidulé car les poètes, chanteurs, musiciens, peintres, sculpteurs et autres artistes , contrairement aux politiciens, contribuent réellement à l’union des hommes.
HENRI LANE.
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Tataouine le 7 Septembre 2008
Mon cher Sidulé,
Enfin des nouvelles un peu plus fraîches, la péniche d’ hier soir m’a survolé à l’heure précise et jeté un lot de journaux destinés à mon information sur ce bas monde.
En fait les nouvelles n’ont rien de nouveau ! Toujours la même chose, comme il serait intéressant de lire les premiers signes de la fin de la peur sur terre. Au contraire il semble que cela empire.
Les sectes prennent de plus en plus de pouvoir. Elles s’accaparent des âmes, des corps et évidemment d’un maximum de biens. Tel est leur langage.
-Homme : ais peur de Dieu, viens vers moi, tu seras l’un des élus, l’un des sauvés. Avec MOI demain tu pourras dire :
MOI, MOA, JE suis avec Dieu. JE suis au dessus des autres simples mortels. JE serais pour l’éternité assis à la droite du Tout Puissant. (Tiens au fait, ce doit être un péché que d’avoir des tendances côté gauche car il est bien vrai qu’elles s’accordent mal avec la religion).
.Quand on pense que ces gens là font de l’orgueil un péché ; ils aiment à en emplir des piscines pour mieux s’y baigner. Quant à faire, il est plus acceptable de voir un assoiffé de pouvoir pour une vie terrestre qu’un gonflé d’orgueil pour l’éternité. Certains hommes, souvent assis sur des trônes d’or, leurs culs délicatement protégés sur des coussins de soie sauvage, ont la capacité d’allier les deux choses à la fois. Attention, ce sont les plus dangereux, si leurs paroles ne sont souvent que des bulles, leurs pets sont des gaz mortels.
Revenons à nos brebis non perdues. Vanité, suprême orgueil, mais surtout peur : et si c’était vrai !!! JE pourrirais dans les flammes de l’enfer. J’en ais froid dans le dos tellement J’ai peur.
Tiens, oh mon église, oh mon guide, oh mon protecteur, oh ma lumière, oh mon tout ce que tu veux, prends mes sous mais sauve MOA de l’horrible Satanas, Lucifer ou Belzébuth…….
Celui qui crie dans le désert va être excommunié. Parfait, cela lui fera grande publicité et il sera probablement écouté d’avantage.
Bien à toi Sidulé. Qu’avec tous les fous qui t’entourent, ces poètes, chanteurs, musiciens, peintres, sculpteurs et autres artistes, vous continuiez de distraire les pôôvres bougres afin qu’ils tombent le moins possible dans les pièges bien ficelés des sectes ou des religions.
HENRI LANE
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Tataouine le 12 Septembre 2008
Mon cher Sidulé,
Des discours de La Grande Muette sont parvenus jusqu’à mon Hermitage. Cette glorieuse institution au service de la Patrie, a déployé une partie de son activité génératrice de vie en Afghanistan, beau pays sauvage que mes pantoufles ont foulé avec grand plaisir il y a déjà un bon bail.
Sa mission doit être probablement d’aller chatouiller la plantes des pieds des Afghans comme l’ont fait des générations d’envahisseurs avant elle. Attention, tous sans exception s’y sont cassé les dents. Quelle abomination, dix petits gars bien de chez nous viennent d’être abattus.
Ho les vilains talibans, oh les affreux enturbannés qui n’ont pas prévenus nos gentils soldats en mission de paix et presque désarmés. Conformément aux accords de Genève les envahis auraient du communiquer par lettre recommandée avec avis de réception la date, l’heure et le lieu de leur embuscade. Certainement comme le faisaient les résistants lors de l’invasion allemande, évidemment bien sûr.
Partir guerroyer à des milliers de kilomètres et s’étonner d’avoir quelques pertes ! Mais enfin, militaires et vous leurs familiers, vous seriez encore moins naïfs en proposant aux trafiquants d’armes du monde entier de ne vendre que des pistolets à eau ou à bouchon.
Afghans, soyez tranquilles la relève s’est envolée.
Français soyez fiers, vos fils ont été remplacés par de belles médailles. Sonnez cornes, buccins et trompettes, pour la lutte contre le terrorisme… sniff, sniff, bizarre, bizarre elle a un trop fort parfum de pétrole, non pardon de gaz.
Bien à toi Sidulé le clown ainsi qu’aux fous qui t’entourent. Poètes, chanteurs, musiciens, peintres et autres artistes, heureusement qu’il est rare de voir l’un d’entre vous dans les rangs de la Grande Muette, vous êtes des faiseurs de vie, elle ne distribue que la mort.
HENRI LANE
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Tataouine le 14 septembre 2008
Mon cher Sidulé,
Lui, il a eu la chance de ne pas se faire castrer à peine sorti du ventre de sa maman vache. Il ne partira pas vers un abattoir puis une boucherie après avoir été engraissé à grands coups de produits chimiques.
Prends ceci, fais toi injecter cela pour que ta viande soit bien gonflée d’eau. Et tant pis pour les crétins qui vont te manger, ils n’ont qu’à se convertir à la nouvelle mode végétarienne.
Lui il a eu de la chance de ne pas finir casher, agonisant jusqu’à la dernière goute de son sang, avec l’unique consolation d’être béni par une religion.
Lui il à eu de la chance de brouter dans de vastes prairies en devenant fort et sans contrainte.
Lui, il n’a plus de chance. Il est destiné à la torture dans l’arène, pour le spectacle des aficionados hurlant leurs frissons, bien assis sur les gradins. La vilaine bête éventrera-t-elle l’homme à la cape et à l’épée ?
Ils en bandent, elles en mouillent en se disant que le taureau est né pour ca. Les hommes sont jaloux d’aussi grosses couilles et les femmes qui se prennent à rêver de zoophilie en rougissent presque de honte ; alors tous en cœur dans l’arène….qu’il crève !
Salut à toi ami Sidulé, ton amour pour la gente animale a le bonheur de te faire fuir les abominables démonstrations de bravoure données par les hommes aux habits de lumière. Salut mitigé aux fous qui t’entourent, car certains poètes, chanteurs, musiciens, peintres, sculpteurs et autres artistes, associent encore trop souvent les monstruosités de l’arène à leurs activités créatrices.
HENRI LANE
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Tataouine Le 21 septembbre2008
Mon cher Sidulé,
De nouveau l’on pense régulièrement au simple Hermite dans son désert. La péniche qui me survole est passée juste à l’heure et tous les marins se sont penchés pour me saluer de grands signes. Un paquet de journaux lancé d’une main habile est tombé à mes pieds.
Quelle ineptie dis-tu que de se retirer ainsi et vouloir toujours des nouvelles de ce bas monde. Comment tourne-t-il encore ? Pas bien rond c’est évident. Certains diront que la méditation c’est le détachement de tous les problèmes et que mon existence parait contradictoire. Peut-être.
Le doute subsiste au moins pour moi, peut-être que tous ces solitaires méditateurs méditant transcendantaux ou autres, tous ces yogis contorsionnistes, tous ces spirituels élevés sur leur petit nuage rose, tous ces braves qui recherchent leur moi profond, peut-être donc sont-ils le reflet d’un égoïsme particulier ?
Ils s’expriment en ces termes : moi j’atteins le Nirvana ; j’accède au sourire condescendant du Maître, à la perfection. Faites donc comme moi. Prenez exemple.
Chercheurs du Vol Suprême, ne tournez-vous pas en rond au dessus du nid d’un coucou ? Que faites-vous pour soulager les pôôvres bougres ? Auriez-vous été bien loin seulement avec votre pacifisme, pour libérer les opprimés ? Auriez-vous éliminé un Hitler au moyen d’un grand sourire ?
Dieu et le Diable, ensembles, s’en tapent les cuisses de rire.
Mon ami Sidulé, tu imagines huit milliards de Bouddha sur terre, chacun d’antre eux ne s’occupant que de contempler son nombril en obtenant sa pitance, même si elle est maigre, par la mendicité ?
Ho Sidulé le clown, que toi et les fous qui t’entourent, les poètes, les chanteurs, les musiciens, les peintres, les sculpteurs et autres artistes jamais n’arrêtiez vos merveilleuses activités. Elles sont beaucoup plus curatives que la compassion de bien des spirituels assis sur leurs respectives hauteurs ; eux aussi n’ont pour fondement qu’un simple cul.
Le vent à changé, la dune qui s’approchait dangereusement s’éloigne à présent, elle laisse mon esprit plus tranquille pour répondre à la question : comment trouver un moyen vraiment efficace pour que notre monde tourne enfin bien rond.
Salut à tous.
HENRI LANE
Tataouine le 10 octobre 2008
Mon cher Sidulé,
Le temps de me retirer pour quelques jours de méditation dans mon Hermitage secondaire, et à mon retour les mauvaises nouvelles se sont accumulées.
La crise vous a rattrapé, les grands manitous si futés qui vous dirigent en ce bas monde n’ont soit disant rien vu venir. Les pôôvres pôôliticiens se foutent éperdument du caca dans lequel ils ont conduit les réellement pôôvres bougres.
Ils ont fermé les yeux, empochant de beaux subsides, sur les exactions bancaires et boursières ; pire ils ont souvent poussé eux même l’infernale roulette spéculatrice.
Quand les malheureuses banques affichaient sans honte des bénéfices exorbitants, les cris des indignés étaient étouffés et les honnêtes gents n’avaient pas un sous de retombées. Maintenant que des yeux avides plus gros que des ventres pourtant trop pleins se mettent à pleurer, c’est aux plus modestes d’entre vous que l’on demande d’exercer une impossible médecine réparatrice.
Rien n’est grave, les grands manitous contrôlent la situation. Si demain, hélas mon ami Sidulé, tu devras prendre une brouette de billets de banque pour acheter ta baguette de pain quotidienne, tu pourras te moquer des misérables qui vous ont fait ça, ils leurs faudra un plein camion pour leur caviar de tous les jours.
En fouillant entre les grains de sable peut être trouverais-je soixante millions d’Euros. L’Ambassade de France en Irlande est à vendre. Pas mal pour mon Hermitage tertiaire, au fait, n’est ce pas là la propriété de tous les français ?
Tu es clown et, par ces temps de misères soigneusement préparées par la classe dite dirigeante, ton travail pour divertir les pôôvres bougres doit devenir difficile. Salut à toi et aux poètes, aux chanteurs, aux musiciens, aux peintres, aux sculpteurs et à tous les autres artistes qui vont t’aider. Vous êtes nécessaires pour faire oublier les crasses des politiciens.
HENRI LANE
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