Douce plume acariâtre

 

Texte déposé en registre de propriété intellectuelle.

 

 

 

                      ON NE M'A JAMAIS ENSEIGNE CA

 

 

                    Quel plaisir que partir, innocent bambin, sur les chemins de la connaissance, insouciant d'un pénible lendemain et pensant plus au bon temps de la récré qu'à toutes ces choses un peu abstraites que l'on devait entasser dans la boîte , sous le crâne, là où un cerveau compliqué allait les emmagasiner..

      Pour moi, en y  réfléchissant bien, cette notion d'éprouver ou non de la joie ne se posait pas. Alors que mes pas me menaient vers le vieux bâtiment aujourd'hui classé historique, qui n'accueillait à l'époque que des garçons, je ne pensais même pas que la question puisse exister. Je devais aller à l'école et  jamais cela ne  fut réellement une contrainte.

      Il était tellement évident que je devais assimiler la signification de ces curieux textes parfois illustrés imprimés sur tous les livres. Ces choses appelées lettres qui en se mélangeant devenaient des mots, à leur tour mis l'un à la suite de l'autre formant des phrases puis des paragraphes…pourquoi? Ces signes nommés chiffres qui se mettent côte à côte, s'additionnent se multiplient et bien d'autres opérations en formant eux aussi d'infinies combinaisons…Tout ça devait forcement servir à quelque chose. Peut-être faire de moi quelqu'un d'intelligent?

      Ma boîte enregistreuse recevait une saine nourriture. Celle que la maitresse ou le maitre, parfois gentiment et avec grande patience, parfois aussi avec trop de brutalité, pré mastiquait en répétant maintes nouveautés à mes oreilles réceptrices…jusqu'à ce que ces bouillies se fichent en mes neurones et y gardent place. Plus tard, quand j'allais tout oublier, ce qui resterait constituerait ma culture personnelle. Ce que je ne savais pas encore c'est que déjà on me manipulait. Ce que j'étais à des milliards d'années lumière de supposer, c'est que l'on me mentait. Systématiquement.

      Il m'a fallut bien du temps pour comprendre que notre société ne prend pas les petits enfants pour des imbéciles…elle s’écharne pour former des imbéciles. Sciemment, avec une méthodologie éprouvée depuis toujours, elle  s'applique pour effacer d'une gomme efficace la divinité incluse dés la naissance, en tout homme sur cette Terre.

      La formation d'individus autoalimentant une société qui à besoin d'esclaves pour se nourrir, ce pourrait être une définition de l'enseignement tel qu'il existe actuellement. Il n'a d'autre objectif que de rendre sourds et aveugles ceux qui ont la merveilleuse possibilité intrinsèque d'écouter la vérité et de voir le miracle.

       La pâte à modeler des jeunes cerveaux est si malléable qu'on peut lui donner la forme adéquate, celle que le moule conventionnel impose aux sujets de Sa Majesté Société. L'école, les parents eux aussi dénaturés depuis leur naissance selon le même principe, puis le fléau de la religion, vont façonner non pas un humain, mais une fraction infime à deux pattes de société alors que nous constituons un merveilleux fragment de l’univers.

       Quand les chakras s'épanouissent enfin vers l'âgé de six ou sept ans, l'équilibre extraordinaire d'énergie qu'ils peuvent et doivent provoquer est remis en cause. Déjà le cerveau déformé transmet des ordres pour que rien ne tourne selon les possibilités. Inconsciemment les mensonges  gobés font leur travail destructeur. Pourquoi ? Ils ont créé la peur. Élément essentiel  de la société pour avoir la main mise sur l'humain. Un homme peureux a besoin de protection.

       Le premier instrument utilisé pour que jamais ne soit révélé l'étincelle divine qui brille en chacun de nos atomes est une échelle. Celle de la hiérarchie. Celle faisant croire à un futur petit homme qui deviendra grand  que, gravissant ses échelons, il sera supérieur aux autres. Celle que la plus part des adultes actuels voit s'élever entre eux, minus d'en bas et les tous puissants  là-haut. Depuis la nuit des temps les échelons maudis sont gravis à grands renforts d'autres mensonges, de malhonnêteté, parfois de crimes. Le fait même de vouloir s'élever toujours plus haut implique que ce soit au détriment d'autres hommes. En général les plus faibles bien sûr. Dans tous les cas, ceux que l'on nommera les perdants de la base resteront, pour toujours, seulement une bonne pâte  à payer tribut.

       Sur l'échelle qui va permettre à beaucoup de se croire supérieurs, (normal quand on est perchés  plus haut), le moteur mis en œuvre pour l'élévation est la connaissance. Il suffit à la société de distiller celle-ci de forme inégale pour que la base jamais ne puisse atteindre le sommet. Déjà les différents enseignements sont facteurs de division, de supériorité. Y compris, et cela est difficile à concevoir, les prétendues ouvertures à la spiritualité.

      Cette spiritualité qui ne devrait avoir  d’autre but que de retrouver notre essence, en allant au-delà de notre culture, de nos connaissances ou des croyances qui nous ont été inculquées. Sortir enfin du rôle de pantin de pâte que nos différentes sociétés ont modelé sur des milliers de générations. Cette spiritualité constitue une introspection qui ouvre la seule porte d’entrée de la véritable vie. Cette spiritualité en fait si mal comprise des humains qu'elle aussi est un facteur de division, de hiérarchie où l'on voit les plus hauts sourire avec condescendance aux plus bas mais vivre grassement et très confortablement à leur détriment sans en éprouver la moindre gêne.

      Peut-être, et là vraiment aucune information peut soit confirmer  soit infirmer, qu'une très ancienne société fut établie sur les bases de l'égalité réelle de tous ses composants. A-t-elle existée celle qui n'avait aucun besoin d'un chef, d'un guide, d'un gourou ? Les plus forts, les plus imaginatifs et machiavéliques ont vite compris que l'échelle devait être dressée. D'en haut on domine!

       Il y a eu une intéressante  tentative au dix-septième siècle. Au Nord de Madagascar une curieuse République a vu le jour. Tout y était partagé de forme équitable et aucun chef n'avait la prétention de diriger, d'imposer. Les décisions, quelles qu'elles soient, étaient débattues puis votées, chacun acceptant cette forme peu conventionnelle de politique. Incroyable…c'étaient des pirates qui avaient mis en œuvre cette merveille. Et la femme, si mal traitée par ailleurs, y tenait une place égalitaire.

       Des ennemis héréditaires se sont réconciliés provisoirement pour anéantir cette dangereuse aberration. Attention, cela pouvait être le début d'une épidémie!

        Le fait même d'inculquer des croyances à un enfant est déjà un mensonge. Pourquoi auriez-vous raison et pas votre voisin ? Ainsi se défendait un pape récemment démissionnaire en expliquant son passé de jeunesse hitlérienne. " Mon cerveau d'enfant était trop malléable" Que fait-on donc de différant dans les salles de catéchisme? Dans les écoles coraniques?  Dans les temples aux myriades d'enfants safranés? Et dans toutes les écoles publiques et privée où l'Histoire n'est que tissu de mensonge. La géographie, quand elle devient politique, oublie la création artificielle des États, sans aucune préoccupation pour les hommes vivant sur ces terres de polémiques. En cours de géographie l'on m'a enseigné que l'Algérie était une terre Française et j'imaginais les petits enfants de là-bas semblables à tous ceux de ma classe, de mon école … Cette géographie n'est qu'une question de chiffres à retenir, chiffres changeant qui ne veulent rien dire ; question de domination, question de bas intérêts économiques

        Histoire déformée, géographie humaine qui demain sera différente, il reste peut-être la philosophie qui en principe devrait tout expliquer ou du moins poser les bonnes questions. Depuis le temps qu'elle est pratiquée, elle n'a jamais rien solutionné aux problèmes des peuples. Elle n'a pas abattu l'échelle infernale. Les religions ont interdit la masturbation physique, les philosophes ont inventé la mentale (en substitution pour certains, en complément pour d'autres). Cette investigation cérébrale ne fait pas son travail, celui qu'elle prétend faire tout au moins. Découvrir l'essence de l'homme.

       La philosophie s'est pliée aux désidératas de la société. Elle est née comme un projet humain interminable, qui ne s'accroit que par lui-même. Une pensée en forme d'auto-organisation qui n'est fidèle qu'à elle-même, tout comme la société où l'homme n'existe pas.

        Le problème de la philosophie est qu'elle est humaine mais qu'elle a prétention à ne plus l'être; qu'elle aspire sans cesse à mettre fin à son statut de provisoire. En voulant éliminer l'infini de ses propres limites, les philosophes se prennent pour des surhommes et ils ont fait de leur science un mythe. Ils prétendent faire coïncider ce qui est possible avec des maigres résidus de leur pauvre réalité.

     Depuis longtemps les philosophes ont provoqué des dégâts irréversibles sur des hommes, tous désormais tellement préoccupés pour se poser des questions que leur étincelle de divinité oubliée n'oserait pas formuler tant elles sont inutiles.

       Trop obnubilés de devoir répondre infiniment à la sempiternelle question, celle de la folie de Hamlet, ils ne voient plus les solutions que l'univers  propose à portée de main.

 

              On ne m'a pas enseigné ca !    

 

        L'Histoire, celle avec une majuscule, celle que je me suis efforcée de retenir à l'école puis au lycée, est déformée, tronquée, truquée, arrangée en fonction des nécessités politiques du moment.

          14-18 On ne m'a pas enseigné que les soldats Allemands et les Français dans un sanglant face à face, pour un Noël de guerre de tranchées, ont baissé leurs armes et entonné ensemble  des chants liturgiques de paix et d'espérance. On ne m'a pas enseigné que les instigateurs de cette abomination anti-guerrière ont systématiquement été mis en première ligne par la suite. Que parmi eux beaucoup de fusillés d'office sont tombés pour l'exemple, au cas où d'autres voudraient recommencer.

 

        39-45 Quand croyez-vous que les livres d'histoire raconteront aux petits Américains, tous fiers de l'être, que l'attaque de leur Flotte de guerre à Perl Harbour était connue du haut commandement et que, sciemment, ce dernier n'a pas prévenu ceux à qui étaient destinées les bombes?

       Tout petit détail d'une guerre longtemps préparée à l'avance, avec la découpe du monde occidentale en deux parties qui allaient se faire une autre guerre dite froide pendant encore des décennies.

       On ne m'a pas enseigné que les Japonais exsangues avaient accepté une capitulation avant les deux terribles bombes. Il fallait bien voir leurs effets sur une populace, la première explosion dans un désert ne pouvait pas servir de laboratoire humain pour les radiations atomiques….

      On ne m'a pas enseigné que des grands magnats de l'armement ont fourni des armes à tous les belligérants sans le souci d'une quelconque morale

      Il y a tellement d'autres choses que l'on ne m'a pas enseignées. Quand ils viendront pour me faire taire, ceux de la société, ils penseront m'initier à la mort. Mais ca je connais, j'ai déjà donné.

 

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