Douce plume acariâtre

ÊTRE OU NE PAS ÊTRE

Sacré monsieur Shakespeare ! Sublime inventeur, ou plutôt révélateur, de la plus grande masturbation mentale jamais publiée.

Et le blablabla depuis ne cesse de jaillir d’une grandiose érection devant laquelle se pâment de bonheur autant les deux sexes bien établis que ceux… disons indéterminés.

Comment vouloir imposer sa négation, ou son contraire si vous voulez, au plus beau des verbes. Le seul auquel nous ne devrions pas ajouter le moindre petit attribut du sujet, ni l’adjectif qui va lui faire perdre sa consistance profonde, celle ignorée de la plupart des masturbateurs cérébraux.

Non de la totalité ! Car le fait même de se poser l’interminable question shakespearienne prouve l’ignorance absolue.

Je suis.

Tu es.

Il est.

Nous sommes.

Vous êtes.

Ils sont.

Vous qui venez de lire cette toute simple conjugaison du verbe être au présent de l’indicatif, essayez un instant de vous arrêter, de bloquer votre esprit, votre pensée, votre nécessité de vouloir aller plus loin.

RESTEZ sur deux mots, selon la personne du singulier ou du pluriel, cela n’a pas la moindre importance et tétanisez-vous sur ceux-ci seulement …

RESTEZ et surtout n’allez pas plus loin ! Cherchez en vos profondeurs et vous trouverez l’essence même de la vie. Que les croyants en un Dieu quelconque s’aperçoivent qu’un seul petit mot qui va suivre le verbe appauvrira ce dernier.

Tu es beau, tu es laid ; tu es heureuse, tu es malheureuse ; tu es gentil, tu es méchant.

Les adjectifs veulent décrire le contenu d’une enveloppe qui peut ainsi revêtir une multitude de formes, plaisantes ou non selon VOS désidératives, selon VOTRE jugement. D’une forme inconsciente vous jugez. D’une forme inconsciente vous tombez dans l’infernal duel qui pourrit la vie humaine depuis toujours.

Ce duel qui a créé le bien et le mal, ce duel qui a imposé dieux et démons, ce duel qui a ôté irréversiblement, il me semble, une possibilité pourtant innée due à chaque ÊTRE (car nous nous sommes nommés du beau verbe) : celle de vivre dans un véritable paradis.

Avec ce verbe magique appliqué à l’Univers, autant les simples quidams que les scientifiques tombent dans un piège sans fond. Essayant vainement de répondre aux deux absurdes questions sans fondement, d’où venons-nous et où allons-nous, ils semblent progresser mais ne comprennent toujours rien.

Avec ce d’où du passé et ce où du futur, l’homme se positionne sur l’échelle du temps. Or il ne sait rien de ce dernier mot. Sa définition reste à complémenter de forme permanente. Einstein a d’ailleurs dit de lui qu’il était relatif et personne encore n’envisage la vibration du temps découverte par un minus nommé Henri Valéro. Qu’il est. Sans adjectif, sans suite. Sans précédant non plus.

Le verbe être n’a pas de passé, pas de futur. Utilisé à bon escient il décrit la merveille du présent. Mille regrets messieurs les grands savants, l’Univers n’a pas X milliards d’années, quinze pensez-vous, il EST ! Depuis toujours. Vos esprits trop rationnels ne peuvent admettre qu’il n’y ait pas un début et une fin. Et vous ne pouvez expliquer le pourquoi qu’avec votre incompréhension.

Chassez vos préjugés, ouvrez d’avantage votre cœur que votre raison et peut-être comprendrez-vous qui je suis, tu es, il est, nous…


 


 

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