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Douce plume acariâtre

 

Texte enregistré en registre en propriété intellectuelle

                                               

                                            FICHE LE CAMP JACQUES

               Indifférent à la chanson qui lui intime de partir,  le bonhomme Jacques, Hernu de son nom de famille, continue de s'échiner à la tâche. Celui-là personne ne pourra prétendre que c'est un éjaculateur précoce. J'ai beau l'encourager d'une voix de miel en roucoulant, en chauffant mes intonations, en lui faisant croire que moi aussi suis  prête à prendre le panard du siècle,  en lui susurrant dans le creux d'une oreille les prochaines gourmandises que  ma bouche va bientôt lui prodiguer, rien n'y fait. Apparemment la parole d'une pute n'a pas trop d'importance pour le coquin. Infatigable du coup de rein, il continue. Moi, j'ai terriblement envie d'allumer une clope. Mais je résiste briquet en main, avec ce loustic qui se démène, je ne veux pas bruler un drap de l'hôtel. Le père "La grande Claude" ne manquerait pas de  me le  faire payer.

         Bon, c'est vrai que la version originale qui passe sur les ondes de la radio locale est américaine et que l'ami Jacques peine déjà à parler un bon Français en lui préférant l'argot. Quand même. Les paroles je veux bien, mais l'air? Tout le monde connaît. Non? Peut-être qu'il est un peu jeune pour avoir écouté Richard Antoni et que sa culture musicale s'arrête à la pétomanie qu'il affectionne. Cela fait maintenant deux fois qu'il m'a fait changer de position et je commence à en avoir marre. Je ne consentirai pas  à  travailler davantage pour qu'il arrive à ses fins.

           De l'autre côté de la mince paroi de papier peint qui sépare notre  couple en galipette de  la chambre 4, Ray Charles s'en donne à cœur-joie, niveau sonore proche d'une perforatrice de tympans professionnelle. C'est pile quand le premier coup de feu retentit que mon client, déjà un habitué, enfin se soulage des quelques grammes en trop qui lui pesaient entre les jambes. Le chanteur, aussi noir qu'américain et aveugle, ne s'arrête pas pour autant. Hit the road Jack…..

                -Dis, t'as entendu?

                -Quoi?

                -M'enfin, c'était bien un coup de pétard à coté!

         Pan! Encore un, bien audible malgré le tapage. Ho la vache! La détonation à ne pas écouter, le mot à ne pas prononcer. Flingue, feu, riffle ou bazooka ne riment pas avec flics mais les uns appellent les autres. Hors, le Jacquot n'aime pas des masses ces messieurs aux chaussures cloutées. En principe, demoiselle pute que je suis non plus d'ailleurs. Le voila qui se rhabille fissa et file vers la porte.

                 -Hé, mon fric! C'est pas parce qu'un paumé se fait dessouder que la gratuité doit s'afficher sur mon front l'ami. Allez balance tes cent pions. Tu sais bien que je te fais un bon prix.

         Le gus fouille sa poche et jette sur le lit deux beaux billets de cinquante euros; il ouvre et…reçoit à plein bras ce qui sera, d'ici un minimum de secondes, le cadavre ensanglanté de cet ignoble proprio, ou cette si vous voulez.

               -Si j'avais su, j'aurais pu faire cramer mon drap!

               -Merde, merde  et merde. Mon costar à deux mille plaques!

         Si vous voulez mon avis, ses frais de teinturerie vont bientôt constituer le cadet de ses soucis. Des sirènes intermittentes et stridentes bien connues annoncent l'arrivée de la maison roycos. Pas possible, quelqu'un les a prévenus ma parole! Les portes de plusieurs bagnoles claquent, une multitude aux bras ceints de brassards rouges marqués du vilain mot POLICE envahit le sympathique hôtel de passe. Dix-huitième catégorie sans étoile. La barate où se monte depuis quinze jours le beurre pour les épinards et autres petits légumes de Vivi.  Là, c'est moi qui parle!

                -Merde et merde!

         Jacques n'a plus le temps pour foutre le camp. Tous les deux, nous avons des petits secrets. Pour lui, de se retrouver sur les lieux d'un crime incite ces messieurs de la volaille à des investigations poussées et indésirables. Pour moi…je m'en fous!

        Le vieil escalier de bois aux marches grinçantes est avalé par la meute hurlante. S'il pouvait au moins s'effondrer…l'inspecteur-contrôleur de la sécurité des bâtiments qui a touché sa petite enveloppe en prendrait pour son grade. Hélas, il tient le coup!

               -Police! Que personne ne bouge!

         Le commissaire Grandjean investit la place. La piaule est tellement grande qu'avec le padoque, mon clille, mézigue, le cadavre de Claude et maintenant le flic, il va falloir pousser les murs ou casser le bidet.

                -Tiens tiens, de vielles connaissances, comme le monde est petit! Ca va Vivi? Le monsieur qui t'accompagne m'a tout l'air d'être un peu taché!

           Ma carrée au complet, un inspecteur se présente devant la porte et ne peut entrer. Celui-là je ne le connais que trop bien avec sa tête de fouine et sa sale habitude. Celle de venir vouloir se payer une petite privauté chez les copines de temps en temps. Quand je dis payer… à ce qu'on raconte, c'est avec un simple merci qu'il la remet dans son pantalon, et pas toujours! Moi, il ne me connait pas encore. Trop nouvelle dans le coin. A mes côtés, le costar à deux mille plaques ne sait pas où se foutre.

                  -C'est pas moi commissaire, j'ai juste ouvert la lourde et cette tante m'a tombée dans les bras!

                   -Excellent! C'est une première pour toi, tu tournes dans la jaquette mon bon Jacques?

        Tête de fouine, allias le lieutenant Etienne Morin, interrompt ce début de dialogue prometteur.

                  -Chef, le type ne s'est pas fait flinguer ici mais dans la chambre à coté, la numéro quatre. Les traces de sang l'indiquent clairement. On n'a touché à rien, les gars du labo arrivent.

            C'est Grandjean qui me rappelle que je suis encore à poil en m'indiquant gentiment mes frusques mal pliées sur l'unique chaise, elle aussi branlante dans un coin. En tout cas, Jacques ne perd pas le nord.

                 -Qui que c'est qui va me payer le pressingue?

                  -Je vais te faire cadeau d'un litre de vitriol pour résoudre ce léger problème. Tous les deux en bas que j'écoute vos premiers blablablas. Mais, mais, mon Jacquot…c'est quoi ce truc qui déforme ta poche?…Allez donne au monsieur!

        Vous avez déjà vu un gars devenir bègue et tout rouge en une fraction de seconde?

                   -Pas…pas…pas à moi  com commissaire..on ..on m'l'a prêté.

        Un vieil automatique 6,35 a fait son apparition. Il est aussitôt reniflé par l'ami Grandjean qui le met dans sa poche. Aucune odeur récente de poudre, la petite arme n'a pas servi aujourd'hui. Surpopulation à l'étage, il nous faut descendre pour que l'équipe des scientifiques puisse prendre possession des lieux.

          Environ une demi-heure plus tard je suis libre d'aller trouver un autre établissement qui acceptera de m'héberger à la nuit, l'heure ou la passe. Jacques est embarqué pour port d'arme illicite  mais il va s'en sortir avec des fèves. Balance? Peut-être, mais indic à n'en pas douter. Il reste plus utile aux flics dans la rue qu'au frais. Il y a une chose pourtant qu'il ne sait pas. Je suis au courant qu'il avait monté un micmac avec feue la grande Claude! Quoi? Incapable de vous le dire, mais j'ai une petite idée la dessus. Avec mon tout récent  tapin par ici,  mes oreilles de curieuse qui savent écouter les belles complaintes, mes caresses qui savent faire parler les imbibés d'alcool du quartier. Si je ne savais pas tenir ma langue, ma retraite vieillesse n'arriverait jamais. Hors l'affaire semblait fort juteuse. Du haut de l'escalier, j'ai vu une fois la Claude et le Jacques se partager, l'œil gourmant, un beau paxon de biffetons. C'étaient des tout vert! Je parierais avoir lu sur des lèvres une phrase telle que:

              -On le tient, il va encore cracher au bassinet.

       Qui tiennent-ils? Un chantage, plus que certain, et qui rapporte pas mal. Est-ce ça qui a provoqué la mort de la grande Claude? Foi de Vivi, c'est d'une évidence toute cuite. Alors, que va faire Jacques? Il vaudrait mieux qu'enfin il écoute la chanson!

        Et si je m'immisçais dans ce singulier circuit? Je pourrais récolter la part d'un défunt défunte. En y réfléchissant la particule qui précède mon nom de famille exclut une telle infamie. Et les indigestions de bastos…non merci! Une copine qui connaît tout  mieux que moi, une mocheté en fin de carrière aux prix plus cassés que les plâtres de ses fards, va me refiler des tuyaux.  Si les siens perso sous sa peau sont usés voir percés, ceux qu'elle donne sans se soucier ont bonne répute à Sion. Je file chez la Suzie…A pinces, j'en ai pour petit quart d'heure

          Ho lala, je ne suis pas tranquille dans cette courte impasse aux deux lampadaires si blafards que les ombres refusent de s'afficher plus loin que leurs bouts de nez. La porte d'entrée de sa baraque promise à la démolition depuis lulure est entrebâillée…très mauvais pressentiment Un chat me file presque entre les pattes…ouf, pas noir sinon je me larguais aussi sec. A peine rentrée une main se plaque sur ma bouche pour m'empêcher de hurler et, comme au premier moment de la création, la lumière fut. Crue, blanche, vive, néonesque, aveuglante par rapport à la quasi obscurité de l'impasse. Ho la trouille!

                  -Toi?

          Mon client d'il y a un moment. Le Jacques relâché comme je l'avais prévu. Simultanément nous nous interrogeons.

                   -Mais qu'est-ce que tu fous ici?

         Je décide de parler la première et de ne pas trop mentir. J'explique, qu'apeurée, je viens aux renseignements et avoue également que je vais quémander gite et couverts en attendant de meilleurs auspices. Il me répond qu'il a déjà fouillé la baraque sommairement, que personne ne semble s'y trouver et que la porte était déjà ouverte quand il est arrivé. Cinq, dix minutes pas plus.

                   -Tu ré entres avec moi?

                   -Ok,  mais pas question d'une nouvelle passe. Et toi, qu'est-ce que tu fous ici?

                   -Je suis en affaire avec la Suzanne!

          Je ne peux m'empêcher une franche rigolade, ces deux là ensemble pour quoi que ce soit me parait profondément ridicule. Et pourtant….

                  -Où as-tu trouvé la salopette que tu portes? Ca fait super chouette avec tes pompes en croco!

                  -Tu m'emmerdes, je file à la cave voir si je déniche une bonne boutanche.

         Fiche le camp Jacques, du pinard tu n'en trouveras pas, mais le spectacle dans le congélateur va te laisser des bouffées de chaleurs. La Suzie n'écumera plus jamais l'écume des nuits du quartier. Le triple juron habituel retentit une fois encore. Merde, merde et merde! Et de deux si je sais encore bien compter.

         Vous devinez quelles sont les voitures qui stoppent devant la crèche, sirènes maintenant arrêtées mais gyrophares encore en action?

        Jacques Hernu  gratte son début de calvitie en précisant:

                 -Ya des jours où qu'on que ferait mieux de rester au pieu.

         J'abonde d'autant plus en sa faveur que c'est précisément l'endroit que je dis avoir choisi pour mon gagne-pain. Une autre question à laquelle vous pouvez répondre aussi bien que moi…Qui fixe un fois de plus le Jacques et la Vivi, avec des yeux marqués par l'étonnement comme des soucoupes ? Et oui…

                 -Vous avez pris un abonnement tous les deux, alors, où est le cadavre ce coup-ci?

        …Deux jours dans la maison pullman, deux jours aux sandwichs jambon beurre sans beurre, deux jours à la flotte sans un gorgeon alcoolisé et deux jours sans qu'ils me laissent fumer, pas même une taffe! Mort aux flics!

        Libérés sous contrôle judiciaire, nous savons que le commissaire n'a aucun doute sur notre innocence, mais il nous soupçonne d'en connaître davantage que la petite histoire racontée. J'ai un plan que je vais développer dés à présent. Si je dois mourir à mon tour, au moins pas dans l'ignorance. Le pourquoi du comment m'a toujours intéressée. Depuis presque trois jours ma vie semble liée à celle d'un malfrat minus que je  vais connaître  bientôt à fond. J'ai des arguments très féminins pour me documenter. Malgré tout, je ne veux pas tapiner trop longuement.

              -Dis donc mon gars, ça te plairait de venir te mettre au frais chez moi pendant quelques temps. Ou tu veux que j'aille chez toi, il me semble qu'un peu de protection me fera grand bien. Je viens de choper la trouille, je ne me sens pas tranquille. Attention, pas question que tu sois mon mac, hein!

               -Tu crèches où?

         Il faut avouer ma situation de sans domicile fixe. Mais, pas tout à fait quand même.

                -Je possède une grande caravane en banlieue, sur le terrain de l'usine de mon frangin. J'y stationne aussi ma bagnole, ya plus moyen de trouver une place en ville ou alors faut payer. Un quart d'heure à pince après le RER. Au cas où, le commissaire me joindra sur mon portable, je lui ai aussi donné l'adresse.

                  -Ca colle!

             Cinq heures et demie du mat. Les ceusses qui filent au turbin empruntent le train dans l'autre sens. Nous sommes seuls dans le wagon à voir défiler le triste paysage qui se réveille dans une aube  naissante. Le reflet dans la vitre me montre un couple harassé. Il l'est réellement et s'endort. Chance, c'est le terminus de la ligne qui justement nous convient pour descendre du dur. Finalement mon micheton est sympa, il me soutient dans la dernière marche à pied. Si j'avais participé lors de nos baises, j'aurais certainement pris le mien. Aujourd'hui  mon objectif est tout autre.

               -Putain, ho pardon! Elle est vachetement grande ta baraque à roulettes.

               -Oui, et ce n'est pas ma vielle 103 qui peut la tracter!

         A peine la porte ouverte je file au lit et je dors…je dors…et encore. Quatre heures de l'après midi, je me réveille avec une bonne odeur de café me chatouillant les narines. Je suis à poil sous drap et couverture légère, bordée comme une vraie bourgeoise dans son appart. Mais il est super ce mec! Je pense qu'il va avoir droit à une chaleureuse récompense.

          Ho mama mia! Heureusement que la caravane est bien calée. Ne fiche pas le camp tout de suite Jacques, retiens-toi…le fade, le paradis tous les deux ensemble, je le savais qu'il est doué ce gazier. Il y a lulure que je ne m'étais pas laissée aller comme çà et…que c'est bon.

          Petit dèj de l'après-midi copieux à peine terminé que mes yeux gourmands se posent sur l'homme.

               -On recommence?

               -Hé poupée, j'ai plus vingt berges!

               -Laisse-moi faire et surtout…laisse toi faire. Je vais t'attacher et ce que tu vas vivre,      tu pourras le raconter plus tard comme la prouesse de ta vie. En plus je vais nous filmer pour que l'on puise repasser sur écran géant, du ciné pour notre vieillesse.

      Sur sa gauche avec seulement deux brides électriques j'immobilise son poignet et son pied aux œilletons de blocage du lit, sur sa droite deux morceaux de cordelette qui le relient aux bords ajourés style bateau. Tout nu et visiblement en forme il attend avec  délectation le début de la cérémonie. La caméra braquée sur le futur champ de bataille.

                 -Prépare-toi, j'arrive!

          Quand je reviens de la minuscule salle de bain, des petits ciseaux en main et le visage changé, il comprend…trop tard mon pote. Je veux la vérité. Ne serait-ce que pour me défendre, pour pouvoir nager dans des eaux où l'on m'a poussée, enfin où j'ai plongé sans contrainte. Ne pas restée paralysée par la pétoche sans supposer  ce qui me pend aux fesses. Savoir est un verbe que j'affectionne particulièrement. Dans mon boulot c'est une question souvent de vie ou de mort. Ceux qui m'entourent ne font pas dans le sentimental. Le gars Jacques voudrait pouvoir foutre le camp. Pour l'enquiquiner, le déstabiliser, je pose un compact dans le lecteur et Ray Charles  va nous accompagner en continu. Toujours la même chanson….La bandaison de monsieur retombe dans des oubliettes. De grosse goutes de sueurs perlent sur son front et ses tempes, je n'ai que le temps de me boucher les oreilles pour ne pas entendre son premier hurlement.

                - Nous sommes samedi et personne dans les environs avant lundi six heures du mat.

 Gueule, tant que tu veux mais ne me fais pas attendre…alors, t'accouches? Ne me monte pas un bateau, je suis cap de te chloroformer et de revenir la nuit prochaine avec des potes qui n'auront pas ma patience! Eux ils vont te découper en petits dés et te faire mariner dans un tonneau de sel. Moi c'est juste un œil que je vais t'enlever.

        Mes petits ciseaux avancent et mon beau devient vert. Il se pisse dessus.

                -C'est le lieutenant Morin qu'on tient. Il nous refile une bonne partie de ce qu'il raquette. On l'a baisé en beauté, photographié et enregistré dans sa tournée de ramassage des compteurs. Délivre-moi, nom de dieu!

                 -Plus de précision mon pote. Ne bouge surtout pas sinon tu perds ton œil.

                 -Il a monté une combine avec un type dans chaque commissariat. En fait personne ne travaille sur son propre secteur, ils y sont trop connus. Et ils tournent en permanence, pratiquement indétectables.

                  -Les noms des autres?

         Avec une pointe qui touche la cornée juste à côté de l'iris, la réponse ne peut-être que franche.

                  -Non! Déconne pas, la Claude elle en connaissait pas mal, encore seulement quelques uns à identifier. Libère moi poulette, on fera part égale.

                  -La Suzie?

                  -M'enfin, tu sais bien que ce n'est pas moi, j'ai jamais buté quéqu'un moi. C'est chez elle qu'on se réunissait pour monter notre petit biseness de chantage. J'te jure! Allez, quoi, soit bonne, coupe mes entraves.

           Tu parles! Pas question, la première des choses que ce con va faire une fois détaché, sera de me foutre une de ces tannée! Voir de m'expédier au paradis des prostiputes! Je chope la carte mémoire de la caméra, vérifie les liens de mon prisonnier et quitte la caravane. Quelques coups de fils à donner et en route sur Paris avec la 103 cette fois. Désormais les parkings ou zones bleues ne me gêneront plus. Dans la boîte à gants je récupère un bel automatique. Pas de  la gnognote, un Walter 9 mm avec douze balles dans le chargeur et une engagée dans le canon.

          Il y a du pain sur la planche. J'enfile la bretelle de l'autoroute qui passe justement à côte de l'usine du frangin et je vois un motard tout de noir vêtu qui s'éloigne de la caravane en flamme. Pas grave, je suis assurée tous risques

                  -Et de trois! Jacques a fichu le camp!

            Grandjean m'attend. Il y beaucoup de monde dans son commissariat dont une sale tête de fouine avec des poucettes aux pognes.

                 -Je n'aurais jamais imaginé que vous étiez capable de vous investir autant dans votre boulot. Quelle efficacité en seulement deux semaines! Décidément vous méritez bien votre particule et pas du tout votre nom, capitaine des bœuf-carottes De Vilaine.

              Le règlement autorise parfaitement la bise que je lui plaque sur la joue. Grâce à lui je viens d'arrêter de fumer.

 

 

   

 

 

              

                

 

        

 

       

 

         

           

     

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